TEST D'ADAPTATION DES CÔNES

Developed by Lea Hyvärinen, M.D.

Nous voyons aussi bien à la lumière du jour que dans la pénombre. En lumière du jour (vision photopique), nous utilisons nos cônes, qui inhibent le fonctionnement des bâtonnets. Quand le niveau de luminance diminue, la participation des cônes diminue, celle des bâtonnets augmente (vision mésopique). Quand le niveau de luminance diminue encore, les cônes cessent de contribuer à la vision, les couleurs disparaissent, l'image devient grise car nos bâtonnets ne nous permettent pas de différencier les couleurs (vision scotopique). Lorsque nous pénétrons dans une pièce sombre, il nous faut quelques secondes pour nous adapter à ce niveau de luminance et commencer à distinguer les couleurs. C'est ce qu'on appelle le temps d'adaptation des cônes.

Dans les dégénérescences rétiniennes, de façon assez précoce, le temps d'adaptation des cônes est augmenté : le test d'adaptation des cônes permet donc le dépistage de la rétinite pigmentaire et le suivi de la fonction rétinienne.

Le test d'adaptation des cônes (#252900) a été conçu pour aider les parents, les enseignants et les médecins à comprendre les difficultés que l'enfant rencontre dès qu'il se trouve dans la pénombre. Il comprend 15 éléments, rouges, bleus et blancs, de 5cm sur 5cm. Il ne permet pas un examen rigoureux de la vision nocturne mais donne des informations utiles sur l'adaptation visuelle aux changements de luminosité.

Quand nous pénétrons dans une pièce plus sombre que celle d'où nous venons, nous avons d’abord l’impression d’être dans l’obscurité ; nous ne commençons à voir correctement que dans un deuxième temps. Cette adaptation rapide à un niveau de luminance plus faible est une des propriétés des cônes. L'adaptation des bâtonnets à une luminance très faible est beaucoup plus lente.

Dans la vie de tous les jours, nous utilisons nos capacités d'adaptation à la lumière à des niveaux de luminance tels que ce sont nos cônes qui sont en fonction beaucoup plus que nos bâtonnets. En réalité, en ville, les enfants ou même les adultes se trouvent rarement dans des conditions purement scotopiques, où seuls les bâtonnets fonctionnent. Par contre, il existe un large intervalle de niveaux de luminance où les cônes et les bâtonnets sont en fonction en même temps. Dans les limites de cet intervalle, l'adaptation des cônes est essentielle car elle est plus rapide que celle des bâtonnets. Tant que nous percevons les couleurs, nous sommes à un niveau de luminance tel que nos cônes sont en fonction. Nous pouvons donc évaluer la vitesse d'adaptation des cônes d'après la perception des couleurs. Ce procédé d’évaluation a été suggéré pour la première fois par Thornton.

REGLES D'UTILISATION

  1. Si l'enfant est capable d'assortir les couleurs, mélangez les jetons sur une table ou un tissu foncé et demandez –lui de les classer en 3 tas rouge, bleu et blanc. Expliquez-lui que la fois suivante, il devra le refaire aussi vite que possible alors que l’on aura diminué l'éclairage.

  2. Diminuez l'éclairage de sorte que l'enfant puisse voir encore voir les couleurs sans difficulté et demandez-lui de classer les jetons. Mélangez à nouveau les jetons et rallumez la lumière. Expliquez à l'enfant que la fois suivante l'éclairage sera très faible mais qu'il faudra quand même classer les jetons.

  3. Diminuez maintenant l'éclairage de façon à ce que les couleurs soient tout juste visibles après une période d'adaptation de 4 à 5 secondes. L'enfant va prendre d'abord les jetons blancs parce que ce sont les plus faciles à voir, puis il va essayer de classer les bleus et les rouges. S'il se trompe, ne dites rien. Mélangez les jetons dans l'obscurité, puis rallumez et recommencez. Si l'enfant a des difficultés à reconnaître les couleurs dans la pénombre, augmentez la lumière jusqu'à ce qu'il puisse les distinguer en quelques secondes. Vous pourrez ainsi apprécier le niveau d'éclairement minimum dont il a besoin pour ses activités de la vie de tous les jours et une communication visuelle confortable.

  4. Il se peut que l'enfant soit capable de réussir le test dans la pénombre si on lui laisse plus de temps. Occupez-le pour qu’il patiente 15 à 20 mn dans une semi-obscurité, par exemple lisez-lui une histoire et notez le temps qui lui est nécessaire pour distinguer les couleurs. Cela vous permettra de suivre l'évolution de sa maladie et en même temps mettra en évidence son incapacité à trouver un objet dans un endroit sombre, par exemple dans une penderie. On ne peut pas attendre 15 ou 20 minutes lorsque l’on cherche un vêtement dans une penderie : il faut éclairer la penderie ou penser à munir l’enfant d’une lampe électrique.

Vous pouvez faire ce test en situation réelle : par exemple quand vous revenez d'une promenade du soir, avant d'allumer la lumière dans la pièce.

Rappelez-vous que les modifications de la vision nocturne sont si lentes que l'enfant n'en a pas conscience. Ce test simple vous permet d'apprécier ses capacités d'adaptation à la lumière à un moment donné : vitesse d'adaptation et luminance minimale nécessaire après quelques secondes et/ou après un temps d'adaptation prolongé. N'oubliez pas de communiquer ces données à l'ophtalmologiste qui suit l'enfant.

On peut rendre l’examen plus rigoureux en normalisant les niveaux de luminance. Demandez d’abord au sujet de fixer une surface blanche pendant une minute. Puis travaillez toujours sur la même surface blanche, avec la même lampe, placée à la même distance de façon à ce que le niveau de luminance photopique soit constant. Définissez de la même façon le niveau de luminance mésopique avec un éclairage faible dans un coin de la pièce et le même tissu foncé.

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