1. Introduction :

On distingue 2 sortes de méthodes d'apprentissage destinées aux enfants déficients visuels :
celles qui s'adressent aux non-voyants et celles qui s'adressent aux malvoyants, ces dernières comportant à la fois des techniques de rééducation de la basse vision et des techniques conçues pour l'éducation des aveugles.

Au sein de l'éducation spécialisée, la basse vision constitue en effet une entité complexe. Alors que la prise en charge des enfants aveugles est à peu près standardisée, celle des enfants malvoyants fait appel à une panoplie de techniques qui doivent prendre en compte tous les paramètres de la fonction visuelle. Choisir une méthode adaptée d'apprentissage de la lecture nécessite une évaluation soignée et une connaissance parfaite des capacités visuelles résiduelles de l'enfant.

Dans les pays en voie de développement, les ophtalmologistes sont trop peu nombreux pour mener à bien cette évaluation qui doit donc être confiée aux éducateurs spécialisés. Dans les pays industrialisés, on dispose certes de données cliniques très nombreuses, mais celles-ci n'ont qu'une valeur limitée en ce qui concerne l'évaluation de la vision fonctionnelle, qui est, même dans ces pays, confiée le plus souvent aux thérapeutes et éducateurs spécialisés. Il existe encore trop peu de spécialistes de la basse vision formés à l'évaluation des nourrissons et des enfants, car trop peu d'ophtalmologistes s'intéressent aux problèmes du développement et de la prise en charge de l'enfant malvoyant.

L'évaluation de la fonction visuelle comprend 2 parties :
DEPISTAGE systématique et classification selon l'importance du déficit (nécessaire dans certains pays)
EVALUATION de l'incapacité de chaque enfant malvoyant et mise en place de son Programme Educatif Individuel (PEI).

Part intégrante de l'examen, un ENTRETIEN avec l'enfant, son ou ses enseignants, ses parents fournit des éléments importants pour l'établissement du PEI.

Enfin, une OBSERVATION structurée de chaque enfant doit permettre d'apprécier ses besoins en matière de communication, orientation dans l'espace et locomotion, activités de la vie journalière et vision rapprochée soutenue.

Il peut s'avérer utile de simuler la déficience de l'enfant par l'utilisation de lunettes spécialement adaptées afin de montrer aux enseignants non spécialisés, aux parents et à l'équipe soignante ce que voit l'enfant, leur permettant ainsi d'apprécier sa vision utile. Il est impossible par contre de simuler ses déficits oculomoteurs, qui devront donc faire l'objet d'une observation soigneuse et être expliqués en détail.

Le cas de l'enfant polyhandicapé est discuté dans la deuxième partie de cet ouvrage, celui des nourrissons et des enfants d'âge préverbal dans la troisième partie.


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